Au sommaire de la revue Books : Ralentir – L’art et la difficulté de ne rien faire

La revue s’intéresse au slow et à la lenteur : ce n’est pas tout à fait la même chose que notre mouvement, que le contenu de notre charte. Mais justement, cela fait débat…

Voici l’éditorial

xcouv-Books74_768x1004pxl-151x200.jpg.pagespeed.ic.RCvQWWCQaKStressé ? Débordée ? Oui, bien sûr, c’est une maladie de notre temps. Maladie prévue dès 1970 par l’économiste suédois Staffan B. Linder. Plus on s’enrichira, plus on aura le sentiment d’être sous pression, écrivait-il dans son livre La Ressource la plus rare. Pourquoi ? Parce qu’on se sentira obligé de consommer de plus en plus de biens par unité de temps. Keynes n’avait pas vu arriver la chose, lui qui prévoyait l’avènement d’une société où l’on travaillerait trois heures par jour. Ni l’un ni l’autre n’avaient anticipé l’avènement du réseau global. Nous voilà entrés dans l’ère de la « submersion » décrite par la journaliste ­Brigid Schulte dans Overwhelmed. Cela nous amène à réfléchir à deux questions distinctes. Il y a celle de l’overwork, en bon français la tendance à l’accroissement du temps effectivement consacré au travail. Une tendance fortement ressentie, mais très variable selon le profil professionnel, le sexe et le pays. Évaluer la réalité de ce phénomène est l’affaire d’une nouvelle discipline, la socio­logie de la mesure du temps. L’autre question est celle de la perception subjective du stress dû à la « submersion », que ce stress soit ou non principalement lié au travail. ­Réalités ­objective et subjective se liguent aujourd’hui pour donner naissance à une nouvelle tendance, celle du retour aux joies de la slow life, chantées par de grands esprits depuis des siècles.

 

Voici aussi la bibliographie : des classiques !

Pour aller plus loin

Adret, Travailler deux heures par jour, Le Seuil, 1977. Par un collectif avant-gardiste.

Tim Ferriss, La Semaine de quatre heures : travaillez moins, gagnez plus et vivez mieux !, Pearson, 2010. Par un gourou de la gestion du temps.

Frédéric Lenoir, La Puissance de la joie, Fayard, 2015. Savoir s’isoler à la campagne pour écrire.

Dominique Méda, Le temps des femmes. Pour un nouveau partage des rôles, Champs Flammarion, 2008.

Thierry Paquot, L’Art de la sieste, Zulma, 2008. Par un spécialiste du temps dans la cité.

Pierre Rabhi, La Puissance de la modération, Hozhoni, 2015. Par un apôtre de l’agroécologie.

Juliet Schor, La Véritable richesse : une économie du temps retrouvé, Charles Léopold Meyer, 2013.

Jean Viard, Le Triomphe d’une utopie : la révolution des temps libres, éditions de l’Aube, 2015.