Revue de blog : le Monde Académie parle de Loix en Ré et des villes lentes…

Le choix de Loix : devenir une ville lente est loin d’être de tout repos

http://mondeacplanete.blog.lemonde.fr/2014/05/14/le-dynamisme-des-villes-lentes-2/

170 villages dans le monde ont choisi d’être des « villes lentes ». La commune de Loix sur l’île de Ré (Charente-Maritime) est la dernière à avoir adhéré au label dit “Citta Slow”. Paradoxalement, choisir de devenir une “ville lente” est loin d’être de tout repos.

Chaque année, Loix organise la course des escargots sur la place de l’église. Ci-dessus, les vainqueurs de l’année dernière. Crédit : office de tourisme de Loix.

Chaque année, Loix organise la course des escargots sur la place de l’église. Ci-dessus, les vainqueurs de l’année dernière. Crédit : office de tourisme de Loix.

Karolin Eberwein, responsable de l’office de tourisme de Loix (Charente-Maritime) définit son village comme une presqu’île dans l’île de Ré : « C’est un peu comme le village d’Astérix ». Rattaché à l’île à la fin du XIXe siècle, le village de 740 habitants veut préserver son identité : ses marais salants, son concours de soupe, la pratique de la pêche à pied et tous ses savoir-faire artisanaux. Cette année, Loix rejoint le label “Citta Slow”, en français, le label des “villes lentes”.

Né en 1999, ce mouvement compte plus de 170 villes dans le monde, dont 8 en France (Segonzac, la Bastide d’Armagnac, Mirande, Créon, Blanquefort, St Antonin Noble Val, Grigny [qui depuis s’est retirée du mouvement NDLR], Valmondois). Adhérer à l’association, c’est adopter la philosophie du bien vivre. Pour Giorgio Bonacci, membre du comité français de coordination, il s’agit de « l’amélioration de la qualité de vie du village, au rythme de chacun ». C’est aussi un moyen pour les communes d’échanger entre elles sur des problèmes qu’elles rencontrent et les solutions qu’elles y ont apportées.

Loin de promouvoir un mode de vie opposé à la modernité, les « villes lentes » doivent respecter plusieurs conditions. Parmi la liste de soixante-dix critères, se trouve le besoin d’être équipé en fibre optique ou au moins d’offrir Internet sans fil. Pour adhérer au label, 50% des critères doivent être respectés.

Ceux-ci englobent de vastes domaines de l’environnement à l’hospitalité en passant par la cohésion sociale, la qualité de la vie urbaine, etc. Les critères sont très précis : le nombre de mètres cubes de ciment des infrastructures par rapport aux zones vertes urbaines, le pourcentage de résidents se déplaçant quotidiennement pour se rendre à leur travail dans une autre commune, la consommation d’énergie électrique des familles résidentes, etc.

Pour Giorgio Bonacci : « l’important, c’est de présenter un dossier attestant de la profonde volonté des villes à adhérer au label, et la mise en œuvre d’initiatives qui aillent plus loin que le simple respect des réglementations en vigueur. »

La candidature se déroule en deux étapes. Un premier comité en France, dont M. Bonacci fait partie, examine le dossier d’une ville et émet son avis à la commission internationale, située à Orvieto en Italie, chargée de la validation de la candidature.

Les villes lentes : une traduction faussée

Pour Lionel Quillet, maire de Loix, et premier ambassadeur du projet Citta Slow, Loix était déjà une ville lente sans le savoir. Des critères, comme la valorisation de productions locales font partie de l’histoire de Loix de longue date. Le village est connu pour la pratique de méthodes ancestrales dans la  culture du sel ou encore dans l’ostréiculture. A titre d’exemple le village comporte une chèvrerie, un lieu de restauration de livres anciens, etc. « Le label, c’est une dynamique pour souligner nos actions et se rendre compte des choses inexistantes dans notre ville. Ca donne des idées pour le futur» dit Mme Eberwein.

Mais quand on lui parle de ville lente, elle évoque une « traduction qui prête à confusion. On prend le temps de faire les choses de manière qualitative ». Rien de lent dans la vie des communes.

Kim Rodriguez

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